Le Sãmkyã désigne les réalités fondamentales « tãttva », dualistes et interdépendantes l’une de l’autre, que sont :
> « purushã » principe intelligent doué de conscience mais passif.
> « prãkriti » principe actif mais privé de conscience.
Malgré leur opposition « passivité / activité », « conscience / énergie », « être / devenir », ces deux réalités sont néanmoins complémentaires. En effet, les consciences individuelles et immatérielles « purushã » sont reliées à la matière de l’univers et véhiculées grâce à l’énergie propre qui l’anime, « prãkriti ».
Cette énergie se compose des « », qui sont les trois qualités particulières :
> Tãmas, ténébreux, pesant, ignorant, sans force. Inertie.
> Rãjas, doué d’énergie, passionnel, instable, actif. Mutation.
> Sãttva, conscience vertueuse, lumineuse, paisible, passif. Révélation.
Tant que ces trois propriétés se trouvent en équilibre, rien ne peut troubler l’ordre absolu du cosmos. Par contre, si un déséquilibre apparaît, les processus de l’univers s’enclenchent et l’énergie se manifeste à travers les 5 éléments : feu, terre, air, eau, éther.
Des jeux de ces 3 principes, naît alors une chaîne infinie d’évolutions des individus, des objets, des phénomènes psychophysiques et physiologiques du monde empirique.
La samsãrã, la transmigration « la roue », principe éternel du temps et du cycle des incarnations successives peut permettre de parvenir au « pur esprit » ou à « l’esprit absolu ».
Nous ne pouvons en quelques lignes résumer les grandes théories de l’existence de l’univers et de la polymorphie de la vie. L’homme a souvent une mauvaise interprétation de « soi-même » correspondant à des états psychomentaux, qu’il confond avec le « soi véritable ».
Il est nécessaire, néanmoins, de créer un lien indissoluble entre l’esprit et la nature, l’intelligence et le soi, et de le réaliser en soi.
Tri-dosas
La théorie des 3 dosas dans le corps humain peut jouer un rôle d’opérateur dans le résultat de transformations biochimiques. Le mot « dosa » traduit littéralement, signifie défaut, vice ou erreur. Dans ce contexte, l’on peut le traduire par bonne ou mauvaise qualité et pour reprendre un terme médical ancien, nous parlerons « d’humeurs péccantes » où Vãta désigne le souffle, Pitta la bile, et Kãpha le flegme.
Les tri-dosãs représentent les acteurs humoraux de la philosophie classique et peuvent être considérés comme la matérialité « in corpore » des 3 forces universelles définies dans le rig-veda et l’atharva-veda.
Vata englobe l’air et l’ether, Pitta est constituée d’eau et de feu et Kãpha se compose d’eau et de terre.
De plus, dans le corps, Vãyu est relié à l’air vital, Pitta à la bile et Kãpha au mucus. Ces trois éléments sont également reliés aux « Tri-gunas » : vãyu est relié à rãjas, pitta à sãttva, et kãpha à tãmas .
Nous remarquons dans ces différentes théories, qu’elles sont toutes intimement liées et interdépendantes.